Une plongée labyrinthique
Cruel Park est un film et un projet multiforme, un jeu entre l’art video et le cinéma, une aventure qui traverse différents registres d'images. C’est une immersion dans une intrigue fantastique, au détour de reprises de publicités et de films hollywoodiens, d’imitations de tutoriaux Youtube, de vidéos amateur... Y sont centrales les thématiques du divertissement et de la manipulation, ainsi que la question de la représentation de l’individu, de la fabrication des souvenirs et de la place du spectateur face à l’image et à sa mise en scène.
Un film, mais aussi une installation vidéo et une plateforme interactive, qui peuvent se vivre comme une histoire classique, narrative et continue, ou comme une expérience conceptuelle, où le sens se crée par un jeu d’associations et de connexions.
Synopsis
« Elle » et « Lui » se perdent dans un labyrinthe inquiétant et tentent de se retrouver. « Elle » est faite prisonnière ; « Lui » doit se battre pour la libérer. Ce parc, insaisissable, n’est pas un endroit physique mais un espace métaphorique, fait de divers registres d’images, toutes reliées entre elle par la question du divertissement et de la manipulation.
Structure et traitement du film
Le film s’articule autour de deux parties: la première raconte l’aventure de « Elle » et « Lui ». Le Bien et le Mal, les mondes parallèles, les illusions… sont les clichés convoqués dans cette histoire archétypale, inspirée du mythe d’Orphée et s’autorisant des détours par des références à divers films mainstreams hollywoodiens, ou encore au dessin animé Le Roi et L’Oiseau. Les scènes sont traitées de manière schématique (jeu désincarné des acteurs, sensation du montage, décalage léger du doublage…), comme des structures incomplètes construites sur des déjà-vus, qui invitent le spectateur à compléter l’action en y projetant ses propres référents.
La seconde partie du film, à la manière d’un grand zapping, révèle le Cruel Park, sorte de parc d’attraction métaphorique, où la séduction, le narcissisme et le divertissement côtoient la peur, la solitude, l’agressivité et la manipulation. Ce zapping se présente par successions de scènes plus ou moins longues, sans rapports apparents ni transitions des unes aux autres, au montage quasiment parallèle à celui de la première partie, uniquement reliées par ces thématiques internes. La structure même du film illustre la perdition labyrinthique des personnages dans le récit.
Ainsi le film est comme un puzzle dont les coutures seraient apparentes, plaçant le spectateur dans une position inconfortable, entre le désir de suivre l’action et la nécessité d’être actif pour la comprendre.
Un film multiforme
Le dispositif imaginé pour Cruel Park propose une expérience de spectateur. En fonction des contextes, le film est montré différemment : projection en salle, installation muséale… Cette plateforme en ligne en est la version interactive, où l’ensemble du film peut se découvrir au gré des clics et de la libre déambulation du visiteur, à la fois monteur du film et acteur du labyrinthe scénaristique.
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